Ce billet est le premier d’une série proposée par l’Abes afin d’accompagner les membres de ses réseaux dans la lecture du rapport « Les implications pratiques de la Transition bibliographique dans les bibliothèques ESR » remis dans l’été par le cabinet Pléiade Management & Consultancy.
Pourquoi RDA-FR ?
La transition bibliographique en France partage un objectif commun avec de nombreux autres pays, à savoir la restructuration des données conformément au modèle conceptuel de données IFLA LRM (Library Reference Model), maintenu par l’IFLA depuis 2017 et largement adopté par la communauté documentaire internationale. La particularité française réside dans le fait qu’elle a choisi de rédiger son propre code de catalogage, ‘RDA-FR’, en s’inspirant largement du standard international RDA conçu à cet effet.
En 2012, le rapport d’orientation remis au Comité Stratégique Bibliographique (CSB) – instance qui définit la politique nationale en matière d’information bibliographique – avait en effet clairement identifié certaines limites du code de catalogage RDA. Il relevait notamment une interprétation particulière du modèle FRBR, prédécesseur du modèle IFLA LRM. De plus, malgré sa revendication d’être un code à vocation « internationale », son inspiration était marquée par les règles de catalogage américaines (les AACR2), ce qui représentait un véritable changement de culture pour les bibliothécaires français.
En 2014, en réponse à ces constats, la France lance officiellement le programme national « Transition bibliographique ». L’une des démarches, confiée au groupe de travail dédié la normalisation, est l’élaboration du code ‘RDA-FR’, adaptation du code RDA au contexte français, avec une attention rigoureuse aux pratiques de signalement françaises, venant des règles internationales définies par l’ISBD.
En 2019, le code de catalogage international RDA est révisé en profondeur et largement restructuré pour devenir une bibliothèque d’éléments beaucoup plus générique. Après étude de cette version, la France rend un nouveau rapport faisant le constat suivant : malgré la résolution de nombreuses divergences initiales, des différences structurelles importantes persistent, notamment ce qui concerne le traitement de certains types de ressources. En conséquence, le rapport recommande de poursuivre la rédaction du code ‘RDA-FR’.
À la différence d’un « profil d’application » de RDA, qui regroupe les règles choisies par chaque pays à partir de la bibliothèque d’éléments et de règles du standard international, l’adaptation française ‘RDA-FR’, tout en s’inspirant largement du standard RDA, l’enrichit en intégrant des éléments plus précis, nécessaires à l’information bibliographique. De plus, elle propose une modélisation différente pour certaines ressources, comme les agrégats, ou pour certaines entités telles les « Personnes et Identités publiques » ou les « Nomen ».
Cette décision n’exclut pas dans le futur la transposition de ‘RDA-FR’ comme profil d’application de RDA, afin notamment de rendre explicites pour la communauté internationale les choix opérés dans le cadre de la normalisation française. Ceci faciliterait d’autant l’interopérabilité avec RDA.
La rédaction du code RDA-FR, pour ses parties non-spécialisées, devrait s’achever fin 2025.
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consulter le site « code RDA-FR » (mise à jour le 17 octobre) : https://code.rdafr.fr