Retour sur la réunion des catalogueurs et catalogueuses arabisant.e.s

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À la demande de la BULAC, l’Abes a proposé aux catalogueurs signalant, régulièrement ou occasionnellement, des ouvrages en langue arabe, de se réunir afin d’échanger sur les spécificités liées à ce type de signalement.

Il s’agissait d’évoquer à la fois les contraintes techniques imposées par les outils de production et de consultation fournis par l’Abes pour chacun des réseaux (WiniBW, IdRef et Calames Pro), de traiter collectivement des questions de catalogage puis de réfléchir ensemble à des collaborations, afin de réunir les forces et les compétences particulières demandées par ce type de catalogage.

Après avoir sondé les membres des réseaux Sudoc, IdRef et Calames potentiellement intéressés, l’Abes a réuni une quarantaine de participants, sur un mode hybride (en présentiel à la BULAC, à distance via Zoom) le mardi 28 novembre 2023.

Les contraintes techniques pour les écritures sinistroverses et pour l’arabe en particulier

L’ arabe fait partie des écritures qui s’écrivent de droite à gauche, ce qui peut poser de réels problèmes pour le catalogage avec certains outils informatiques en Europe : dans une notice UNIMARC saisie avec WinIBW doivent cohabiter des sous-zones dans lesquelles les caractères sont saisis selon deux sens différents.

Où placer le caractère d’indexation @ ? Comment bien positionner le curseur ? À ces contraintes s’ajoutent celles de la saisie dans deux alphabets, qui impose souvent l’utilisation d’un clavier virtuel. Enfin, comment faire pour que les requêtes fournissent aux usagers, professionnels ou non, des résultats pertinents, alors que de nombreuses graphies sont possibles pour le même mot en arabe ?

La première partie de la réunion a donc été consacrée au relevé de ces problèmes techniques, dans les outils de production et de consultation actuellement proposés par l’Abes ainsi qu’au partage des astuces et solutions de contournement trouvées par certains collègues.

Problème identifié Solution proposée
WinIBW : difficultés en cas de co-existence sur une même ligne de caractères latins et arabes Pas de résolution envisagée par le fournisseur OCLC sur cet outil. L’horizon est le remplacement de WinIBW par un nouveau système, prévu en 2027 (cf Projet d’établissement de l’Abes)
WinIBW : manipulation difficile du curseur en écriture sinistroverse Ne pas utiliser la souris mais plutôt la touche « fin » et les flèches du clavier pour naviguer dans la ligne
WiniBW : problème de saisie des caractères arabes en italiques Changer la police de caractères (voir la procédure ICI).
WinIBW : bugs liés à la saisie du tanwin (double voyelle + marque de l’indéfini) Ne pas saisir le tanwin, même s’il est présent sur le document
WinIBW : résultats de recherche différents selon qu’on cherche avec ou sans diacritiques Pas de résolution possible dans cet outil. L’horizon est le remplacement de WinIBW par un nouveau système, prévu en 2027 (cf Projet d’établissement de l’Abes)
WiniBW : résultats de recherche différents selon qu’on cherche avec ou sans l’article défini Deux solutions sont envisagées : placer le caractère de classement en début de mot ou proposer des variantes de titre en B540 ; l’Abes apportera la consigne en fonction des avis des experts
IdRef : résultats de recherche différents selon qu’on cherche avec ou sans diacritiques Travaux récents par l’Abes sur la table de correspondances pour optimiser les performances du moteur de recherche d’IdRef, à tester par des volontaires, au sein des établissements des réseaux Abes présents à la réunion.
Calames prod : impossibilité de saisir directement des caractères non-latins (recours au copier/coller obligatoire) Tests en cours par l’Abes avec des établissements du réseau pour résoudre le problème.

 

Le caractère obligatoire de la translittération dans le Sudoc

Dans le Sudoc, la translittération des données est obligatoire dans les zones de description du document (titre et mention de responsabilité, mention d’édition, adresse) et dans les points d’accès autorisés. Ce caractère obligatoire est remis en question par certains établissements, dont les catalogues sont interrogés à très grande majorité par des usagers maitrisant la langue arabe et n’ayant nul besoin, pour chercher et comprendre les notices bibliographiques, d’avoir recours à des translittérations en caractères latins. Pour les catalogueurs de ces établissements, la translittération dans WinIBW constitue une perte de temps, injustifiée. De plus, en arabe, la translittération est particulièrement complexe du fait qu’en raison des multiples prononciations possibles pour un mot, il n’existe pas une seule manière de translittérer.
À l’inverse, d’autres bibliothèques aux publics variés, incluant des non-spécialistes, militent pour le maintien de la translittération, qui offre également l’avantage aux coordinateurs de catalogage de ne pas avoir à maîtriser tous les alphabets non latins.

En 2017, lors de l’enquête sur « les usages professionnels du Sudoc », la question du maintien  du caractère obligatoire de la translittération avait obtenu une majorité de voix « pour », choix entériné par l’Abes. En 2024, le débat à ce sujet reprend, pour le cas particulier de l’arabe, avec une proposition qui a fait consensus : tout en conservant son caractère obligatoire, la translittération ne pourrait-elle pas être allégée ? Ne pourrait-on pas définir certaines zones pour lesquelles la translittération est maintenue et d’autres pour lesquelles elle devient facultative ?

Une enquête sera proposée aux établissements membres du réseau Sudoc ayant participé à cette réunion, afin de déterminer ensemble quelles zones UNIMARC peuvent être dispensées de la translittération obligatoire.

Les questions de catalogage

Ne disposant pas d’une liste de discussion propre au catalogage multi-écritures et n’osant certainement pas lancer des débats « de niche » sur la liste de catalogage général, SUCAT, les catalogueurs de fonds en langue arabe peuvent souffrir d’un certain isolement lorsqu’ils sont confrontés à des problèmes concrets de catalogage. Cette réunion se devait également de consacrer un temps important à des questions « pratico-pratiques » de catalogage.

La troisième partie de la réunion a permis de répondre à des questions sur l’usage des diacritiques, sur la saisie des titres parallèles, sur les dates (mention d’un calendrier hégirien ou du calendrier grégorien ?) et sur les données à vérifier lors de dérivation de notices bibliographiques.
Concernant les données d’autorité, des questions sur la forme à retenir dans les points d’accès Collectivités, sur la saisie des noms avec « ibn » ou « bin« , sur la partie du nom autre que l’élément d’entrée ($b) ont pu être discutées.

Ces consignes et conseils méritent d’apparaître dans le Guide Méthodologique Sudoc, aussi fût-il décidé la création de « Mémos », par certains participants volontaires, qui trouveront leur place dans l’onglet « Contributions des réseaux » du GM. La BULAC s’est chargée de réaliser les fichiers collaboratifs qui serviront de base de travail. De plus, elle coordonnera la réalisation de ces mémos pour le catalogage bibliographique et autorités.

À l’occasion de cette restitution, l’Abes souhaite remercier chaleureusement la direction et les équipes de la BULAC, et tout particulièrement Asyeh Ghafourian, coordinatrice Sudoc ayant co-organisé cette réunion. En plus d’une préparation efficace en amont et d’un accueil chaleureux (après la réunion,certains participants ont pu également visiter la bibliothèque et en découvrir les fonds), l’enthousiasme et le sens du travail collectif dont elle fait preuve pour animer avec l’Abes ces projets de rédaction collective, méritent d’être salués.

Les suites de la réunion

Cette réunion, dense mais extrêmement utile, va maintenant se prolonger par des actions concrètes :

  • réalisation de tests sur Calames, IdRef et Paprika pour améliorer la saisie des caractères en alphabet arabe, et la recherche
  • prise de décisions collective sur les modalités d’allègement du caractère obligatoire de la translittération ; annonce de la décision finale au réseau Sudoc
  • rédaction collective d’un « Mémo : Cataloguer en arabe » et d’un mémo spécifique pour le catalogage des notices d’autorité Personnes arabes.

 

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Mieux comprendre le rapport « Les implications pratiques de la TB » : questions / réponses – #billet7

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Ce billet est le septième et dernier d’une série proposée par l’Abes, destinée à accompagner les membres de ses réseaux dans la lecture du rapport « Les implications pratiques de la Transition bibliographique dans les bibliothèques ESR » du cabinet Pléiade Management & Consultancy.

Comment le rapport van der Graaf a-t-il nourri les réflexions de l’Abes ?

La commande d’un rapport sur les implications concrètes de la Transition bibliographique dans l’ESR constituait la première réponse de l’Abes aux demandes formulées en 2022 tant par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche que par l’Hcéres dans son rapport d’évaluation de l’Abes, qui exprimaient tous deux la nécessité que l’agence clarifie sa trajectoire vers la transition bibliographique.

L’Abes s’est approprié les éléments fournis par le rapport de Mauritz van des Graaf dans le cadre de sa réflexion sur son Projet d’établissement 2024-2028, et les a également portés au niveau national, pour discussion au sein du Comité stratégique bibliographique (CSB), qui chapeaute le programme Transition bibliographique.

Le projet d’établissement 2024-2028 de l’Abes prend en compte l’importance du renouvellement technologique en œuvre à l’échelle internationale. S’il place en toute première priorité – et sur un temps long – la refonte du système de gestion des métadonnées de l’Abes (le Sudoc et ses applications satellites) du fait de son obsolescence technique et prévoit un investissement important pour mener à bien ce projet, des réalisations concrètes à moyen terme auront bien lieu, avec acquis progressif :

  • un premier déploiement du nouveau système remplaçant l’interface professionnelle de catalogage WinIBW et l’interface publique du Sudoc (PSI) en 2027
  • une interface expérimentale de visualisation des entités et relations issues du Sudoc également avant la fin de la période, quel que soit le modèle conceptuel qui sous-tendra les données dans le nouveau système de gestion

Cette façon de faire devrait permettre de s’adapter, au fil des années, aux évolutions en cours dans le paysage des standards comme dans celui des SGB, et d’en tirer le meilleur parti.

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Vers une nouvelle feuille de route pour le programme national Transition bibliographique #billet6

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Ce billet est le sixième d’une série proposée par l’Abes, destinée à accompagner les membres de ses réseaux dans la lecture du rapport « Les implications pratiques de la Transition bibliographique dans les bibliothèques ESR » du cabinet Pléiade Management & Consultancy. 

Parmi les suites du rapport de Maurits Van Der Graaf, une discussion nationale a eu lieu le 18 octobre, dans le cadre du Comité stratégique bibliographique (CSB). Il s’agissait de tirer les conclusions de l’analyse présentée dans le rapport pour la trajectoire du programme national Transition bibliographique.

Établie en 2014 autour de la nécessité de développer RDA-FR en tant que code de catalogage national et de sensibiliser la communauté documentaire aux enjeux associés à la modélisation entités-relations, la feuille de route initiale du programme n’avait jamais connu d’actualisation. Dans les faits, depuis 2014, cette trajectoire nationale s’est fixée sur un double principe :

  • le remplacement des normes de catalogage anciennes (AFNOR Z44-…) par le standard RDA-FR basé sur le modèle entités-relations international IFLA LRM
  • l’adaptation du format d’échange de données national, d’UNIMARC vers UNIMARC entités-relations.

Le rapport de Maurits Van Der Graaf fait apparaître, en creux, certaines limites que pose cette trajectoire pour l’écosystème de l’ESR, très fortement dépendant des développements internationaux en ce qui concerne, d’une part, le marché des logiciels documentaires utilisés par  les établissements (SGB, outils de découverte, etc.) et, d’autre part, les flux de données que l’Abes met à disposition des réseaux de catalogueurs pour faciliter la description des ressources dans le Sudoc.

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Mieux comprendre le rapport « Les implications pratiques de la TB » : questions / réponses – #billet5

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Ce billet est le cinquième d’une série proposée par l’Abes afin d’accompagner les membres de ses réseaux dans la lecture du rapport « Les implications pratiques de la Transition bibliographique dans les bibliothèques ESR » du cabinet Pléiade Management & Consultancy.

C’est quoi BIBFRAME ?

BIBFRAME (de l’anglais Bibliographic Framework) est à la fois un modèle de données de description bibliographique, un format et un vocabulaire. Il a été conçu par la Bibliothèque du Congrès pour remplacer le format MARC en se basant sur le Web de données afin de rendre les bases de données bibliographiques plus accessibles aux usagers, aussi bien dans que hors les murs des bibliothèques. (source : page Wikipédia Bibliographic Framework)

De MARC à BIBFRAME

En 2012, à la suite d’un  rapport interne (paru 4 ans plus tôt) sur le futur du catalogage, qui constatait l’obsolescence technologique du MARC et son usage restreint à la communauté des bibliothèques, la Bibliothèque du Congrès développe avec le prestataire Zepheira un modèle de description et un vocabulaire basé sur le standard RDF. Cette initiative, appelée BIBFRAME, permet de décrire les ressources des bibliothèques en respectant des principes également promus par le modèle FRBR de l’IFLA (qui deviendra IFLA LRM en 2017) :

  • distinguer le contenu conceptuel d’un document, et sa matérialisation physique ou numérique
  • identifier les entités permettant de décrire la ressource et de la contextualiser (par exemple, les agents, les sujets)
  • relier les entités entre elles en utilisant leurs identifiants contrôlés.

à noter : Si ces principes étaient déjà présents dans le MARC21 (et à plus forte raison dans l’UNIMARC), ils étaient considérés comme l’exception dans les pratiques de catalogage, et non comme la norme (source : BIBFRAME Frequently asked questions).

Le modèle BIBFRAME comprend 3 entités principales :

  • Work : il s’agit de l’essence conceptuelle d’une ressource (auteurs, langues, sujets)
  • Instance : elle reflète l’incarnation matérielle d’une ressource (éditeur, date de publication, format).
  • Item : il s’agit d’une copie réelle (physique ou électronique) d’une instance (localisation physique ou virtuelle, cote, code-barres).
BIBFRAME 2.0 (2016) : schéma conceptuel

 

Bien que l’on puisse considérer que le niveau “Work” dans BIBFRAME (bf:Work) est proche de l’entité “Expression” dans IFLA LRM, celles et ceux qui connaissent le modèle IFLA LRM voient tout de suite que ces deux modèles ne semblent pas compatibles. Certains établissements ayant implémenté BIBFRAME ont donc travaillé sur un niveau supplémentaire, le “Hub” (bf:Hub), qui correspond peu ou proue à l’entité “Oeuvre” du modèle IFLA LRM. Cependant, ces alignements ne sont pas si simples et la communauté BIBFRAME continue de travailler sur l’articulation entre les modèles BIBFRAME et LRM, qui est un modèle international publié sous l’égide de l’IFLA, ce que n’est pas BIBFRAME.

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Mieux comprendre le rapport « Les implications pratiques de la TB » : questions / réponses – #billet4

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Ce billet est le quatrième d’une série proposée par l’Abes afin d’accompagner les membres de ses réseaux dans la lecture du rapport Les implications pratiques de la Transition bibliographique dans les bibliothèques ESR du cabinet Pléiade Management & Consultancy.

Pourquoi les bibliothèques vont-elles vers le Linked data ?

Commençons par une définition du Linked data. Initiative du W3C – organisme international à but non lucratif qui définit les standards du Web – le Web de données (Linked data) vise à favoriser la publication de données structurées sur le Web, non sous forme de silos de données isolés les uns des autres, mais reliés entre eux afin de constituer un réseau global d’informations (source : article Web de données sur Wikipedia). Cette technologie favorise l’interopérabilité et la compréhension par les machines des ressources elles-mêmes comme de leurs relations.

Résultats d’une recherche dans Google à propos d’Annie Ernaux : les données, de nature différente (biographiques, bibliographiques, iconographiques), sont reliées entre elles et agrégées pour construire la page de résultats

 

Rappelons que, depuis de nombreuses années, l’Abes s’est engagée dans l’exposition de ses données sur le Web de données. C’est de cette façon qu’on obtient des résultats issus du Sudoc en utilisant un moteur de recherche générique. De même, les données disponibles via les applications gérées par l’Abes (Sudoc, IdRef, Theses.fr, SciencePlus…) sont largement partagées et réutilisées dans le contexte du Web de données.

Que peut apporter le Web de données aux bibliothèques ?

Les bibliothèques voient dans le Web de données de nombreux avantages :

  • relier les catalogues des bibliothèques avec les autres données du Web
  • rendre les données des bibliothèques réutilisables par d’autres communautés, notamment celles du Web culturel et commercial
  • accroître la visibilité des catalogues de bibliothèques par les moteurs de recherche et proposer des services supplémentaires comme, par exemple, la localisation d’une ressource dans la bibliothèque la plus proche
  • faciliter la navigation au sein des données de manière souple et intuitive, notamment grâce aux nombreux liens entre les données mais aussi grâce aux interfaces de nouvelle génération
  • tirer parti de la structuration des données présentes dans les catalogues et les référentiels, gage de haute qualité pour les données de bibliothèques
  • faciliter et étendre les possibilités de partage de données entre bibliothèques
  • donner la possibilité aux bibliothécaires de sortir de leur « niche technologique » en utilisant des technologies non spécialisées
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Mieux comprendre le rapport « Les implications pratiques de la TB »- questions/réponses #billet3

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Ce billet est le troisième d’une série proposée par l’Abes, afin d’accompagner les membres de ses réseaux dans la lecture du rapport « Les implications pratiques de la Transition bibliographique dans les bibliothèques ESR » du cabinet Pléiade Management & Consultancy

Modèle, code, norme et format … Et si on s’expliquait ?

Pour bien comprendre ce dont on parle lorsqu’on évoque la transition bibliographique, il faut bien connaître les différents concepts. Ce billet propose : 

  • une définition des concepts suivants : “modèle conceptuel”, « norme”, “code de catalogage” et “format”
  • la description des liens qui existent entre eux.

Qu’est ce qu’un modèle conceptuel, une norme, un code de catalogage ?

Avant de définir ces concepts, faisons un parallèle avec un exemple que tout le monde connaît : le jeu de tennis. 

terrain de tennis
Djokovic au service (source : Mad Ball from Flickr)

Si trois personnes devaient expliquer à une quatrième ce qu’est le tennis, la première personne pourrait commencer par dire :
“Le tennis est un sport, qui consiste à se renvoyer une balle, entre deux joueurs, et à inciter l’adversaire à commettre une faute, pour emporter le point”

Puis, la deuxième pourrait préciser :
“ On y joue sur un terrain qui s’appelle un “court”, il est rectangulaire, il mesure 23,77 m. de longueur pour 8,23 m. de largeur. La dimension de la balle doit avoir un diamètre compris entre 6,35 et 6.66 cm”.

Enfin, la troisième pourrait ajouter :
“Si la balle atterrit hors des limites du court, le point est perdu ; si la balle touche le filet lors du service, on rejoue” . 

À elles trois, ces personnes ont décrit le même sport, chacune sous des angles différents, mais complémentaires.
La première personne a donné la définition, unique et universelle, du jeu de tennis. Partout dans le monde, cette définition s’applique. C’est un modèle conceptuel.
La deuxième personne a donné des éléments techniques et pratiques à respecter pour que le jeu se joue de façon identique, partout et tout le temps. Ce sont des normes.
La troisième personne a détaillé comment, dans le cadre de la définition donnée et au moyen des éléments techniques à respecter, chacun doit se comporter. Ce sont les règles du jeu, autrement dit le code

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Mieux comprendre le rapport « Les implications pratiques de la TB »- questions/réponses #billet2

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Ce billet est le deuxième d’une série proposée par l’Abes, destinée à accompagner les membres de ses réseaux dans la lecture du rapport « Les implications pratiques de la Transition bibliographique dans les bibliothèques ESR » du cabinet Pléiade Management & Consultancy.

Pourquoi la France est-elle moteur dans le développement du format UNIMARC pour le catalogage d’entités et de relations ?

L’UNIMARC dans le monde

Le format UNIMARC (Universal Machine-Readable Cataloguing) est l’un des formats de la famille MARC, créé vers 1975 à partir du format MARC21 conçu par la Library of Congress. Considéré à l’origine comme un format d’échange de données bibliographiques, le format UNIMARC s’est ensuite développé comme format de production de données. Il est aujourd’hui le seul format MARC maintenu au sein de l’IFLA, par le Permanent UNIMARC Committee. Le dernier état disponible des pays utilisateurs du format UNIMARC date de 2008. (attention  : la carte ci-dessous est indicative mais certaines informations sont obsolètes).

Source : Cordeiro, Maria Inês. The UNIMARC Landscape, updated overview. Présentation au congrès IFLA, 2008. Accessible en ligne : https://archive.ifla.org/VI/8/unimarc-survey-2008_results.pdf

 

Bien que l’usage du format MARC21 soit aujourd’hui largement dominant dans le paysage international, l’UNIMARC continue à être utilisé par un grand nombre de pays et institutions, et poursuit son développement, grâce aux experts membres du Permanent UNIMARC Committee, issus de différents pays : la Slovénie (qui assure la présidence du Comité), la Croatie, la Grèce, l’Indonésie, l’Iran, le Portugal, la Russie, la Roumanie, et la France, mais également un représentant de la société OCLC. Le format MARC21 est, lui, principalement maintenu par la Library of Congress américaine, mais le Royaume-Uni, le Canada et l’Allemagne sont également membres du MARC Advisory Committee (MAC), qui maintient ce format.

L’UNIMARC est en France le format d’échanges de données le plus répandu. Si un décret de 1993 l’a rendu obligatoire pour les bibliothèques de lecture publique, c’est également le format le plus utilisé dans les échanges de données (ou “transferts réguliers”) entre le Sudoc et les systèmes des bibliothèques de l’ESR, même si 10 établissements (sur les 152 membres du réseaux Sudoc) ont actuellement un SGB conçu pour le format MARC21. L’Abes diffuse ses données dans les deux formats, au gré des besoins des établissements de son réseau.

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Mieux comprendre le rapport « Les implications pratiques de la TB » : questions / réponses – #billet1

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Ce billet est le premier d’une série proposée par l’Abes afin d’accompagner les membres de ses réseaux dans la lecture du rapport « Les implications pratiques de la Transition bibliographique dans les bibliothèques ESR » remis dans l’été par le cabinet Pléiade Management & Consultancy.

Pourquoi RDA-FR ?

La transition bibliographique en France partage un objectif commun avec de nombreux autres pays, à savoir la restructuration des données conformément au modèle conceptuel de données IFLA LRM (Library Reference Model), maintenu par l’IFLA depuis 2017 et largement adopté par la communauté documentaire internationale. La particularité française réside dans le fait qu’elle a choisi de rédiger son propre code de catalogage, ‘RDA-FR’, en s’inspirant largement du standard international RDA conçu à cet effet.

En 2012, le rapport d’orientation remis au Comité Stratégique Bibliographique (CSB) – instance qui définit la politique nationale en matière d’information bibliographique – avait en effet clairement identifié certaines limites du code de catalogage RDA. Il relevait notamment une interprétation particulière du modèle FRBR, prédécesseur du modèle IFLA LRM. De plus, malgré sa revendication d’être un code à vocation « internationale », son inspiration était marquée par les règles de catalogage américaines (les AACR2), ce qui représentait un véritable changement de culture pour les bibliothécaires français.

En 2014, en réponse à ces constats, la France lance officiellement le programme national « Transition bibliographique ».  L’une des démarches, confiée au groupe de travail dédié la normalisation, est l’élaboration du code ‘RDA-FR’, adaptation du code RDA au contexte français, avec une attention rigoureuse aux pratiques de signalement françaises, venant des règles internationales définies par l’ISBD.

En 2019, le code de catalogage international RDA est révisé en profondeur et largement restructuré pour devenir une bibliothèque d’éléments beaucoup plus générique. Après étude de cette version, la France rend un nouveau rapport faisant le constat suivant : malgré la résolution de nombreuses divergences initiales, des différences structurelles importantes persistent, notamment ce qui concerne le traitement de certains types de ressources. En conséquence, le rapport recommande de poursuivre la rédaction du code ‘RDA-FR’.

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Publication du rapport sur les « Implications pratiques de la Transition bibliographique dans l’ESR » : quels enseignements pour l’Abes et ses réseaux ?

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Commandé à l’automne 2022 par l’Abes au consultant néerlandais Maurits Van der Graaf (Cabinet Pleiade Management and Consultancy), le rapport sur « Les implications pratiques de la Transition bibliographique pour les bibliothèques de l’ESR » est publié sur le site de l’Abes.

Objectifs de l’étude

Cette étude, menée de manière indépendante et neutre, a été demandée dans l’objectif d’aider l’Abes à définir, pour elle et pour ses réseaux, une trajectoire pragmatique et réaliste dans la mise en œuvre des transformations induites par la transition bibliographique. Entamé depuis plus de 8 ans, le programme national Transition bibliographique, co-piloté par l’Abes et la BnF, doit désormais trouver une application concrète au sein des réseaux de l’ESR. Dans la perspective de son prochain Projet d’établissement 2024-2028, l’Abes doit se doter d’une vision claire et réaliste des modalités de transformation de ses catalogues et bases de données, étayée des retours d’expériences internationaux ou français, à dessein de mieux mesurer les risques, d’anticiper les coûts et de préparer la communauté des bibliothécaires de l’ESR à ces changements majeurs.

Le passage à un système de données organisé selon une modélisation entités-relations, entièrement compatible avec les principes du Linked data, fait partie des axes de travail de l’agence pour les prochaines années. Mais comment la mettre en œuvre concrètement, et comment l’articuler étroitement avec la refonte du système d’information documentaire de l’Abes, aujourd’hui vieillissant, tout en accompagnant les réseaux dans cette évolution si importante ?

De ce rapport étaient attendues une analyse des mises en œuvre déjà existantes et des propositions pour aider à dessiner la trajectoire des prochaines années.

Une mise en perspective internationale

Dans le cadre de son rapport, Maurits Van der Graaf a interrogé de nombreux professionnels des bibliothèques au niveau international (Belgique, Suisse, Pays-Bas, Slovénie, Allemagne, Suède, Norvège, Finlande, Royaume-Uni, États-Unis), ainsi que des représentants de fournisseurs de métadonnées et d’éditeurs de SGB très représentés dans les bibliothèques de l’ESR.

Il a ainsi pu caractériser la tendance qui se dessine dans les grands projets internationaux de SI de nouvelle génération : le modèle et vocabulaire BIBFRAME, initialement conçu en 2011 par la Bibliothèque du Congrès, est actuellement en fort développement et connaît une adoption de plus en plus large dans des projets visant à diffuser des données MARC dans un univers Linked Data, voire à produire directement des données compatibles, sans conversion, avec les standards du Linked Data. À noter toutefois qu’un des inconvénients actuels de ce modèle non normalisé est sa libre adaptation au gré des besoins et contraintes de ses utilisateurs, avec les inconvénients que suscitent ces adaptations dans l’échange de données bibliographiques.

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Des nouvelles du PUC 2023

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Depuis les réunions annuelles en visio de 2020, il n’y a pas eu de billet Oubipo sur le PUC (Permanent UNIMARC Committee), l’organe international de maintenance du format UNIMARC sous l’égide de l’IFLA. Que devient le PUC, vous demandez-vous peut-être … mais également : que devient le format UNIMARC ?

Eh bien, le PUC se réunit toujours en visio, une fois l’an au printemps, pendant quelques demi-journées. Il comporte une dizaine de membres issus majoritairement de pays d’Europe (Croatie, France, Grèce, Lituanie, Portugal, Slovénie) mais aussi de Russie et d’Iran, et une représentante d’OCLC. La présidente, Gordana Mazić, est slovène. La France est représentée par Héloïse Lecomte (Abes), en tant que pilote du Comité français UNIMARC (CfU).

La France, moteur des évolutions du format UNIMARC

Que se passe-t-il lors des réunions annuelles du PUC ? On y débat des évolutions du format d’échange proposées par les membres du comité, et on y suit les autres projets de l’IFLA impliquant le format UNIMARC.

Notons que, depuis 2020, la France est le seul pays à avoir fait des propositions d’évolution du format. Cette année, par exemple :

  • Une proposition française a abouti à la validation d’un ensemble important de zones dédiées au catalogage en UNIMARC/B des monnaies et médailles, présentées une première fois lors des réunions du PUC 2022 par Florence Tfibel (BnF). Un guide de bonnes pratiques préparé par nos collègues de la BnF devrait être publié sur le site de l’IFLA pour accompagner ces nouvelles zones, l’ensemble étant attendu pour cet automne.
  • La discussion sur la généralisation d’une sous-zone dédiée aux URI a abouti, sur la base de propositions françaises formulées dans un discussion paper en 2022 : la « sous-zone de contrôle » $3 (comprenez : sous-zone applicable de la même façon dans tout le format) permettra dorénavant d’enregistrer des URI pointant vers des descriptions d’entités, et plus seulement des identifiants système. C’est une étape supplémentaire vers des données liées.
  • La France a également présenté 15 propositions d’évolution allant de la définition d’un référentiel à la création d’une nouvelle sous-zone ou zone, pour améliorer le format UNIMARC dédié au catalogage entités-relations (« UNIMARC ER », parfois aussi appelé « UNIMARC-LRM »). Des manques ou incohérences avaient en effet été constatés par le groupe de travail qui a créé et publié fin 2022 un jeu de notices OEMI en UNIMARC ER sur la plate-forme Zenodo du programme Transition bibliographique.
    • 6 de ces propositions ont été acceptées,
    • 9 doivent être retravaillées et seront débattues de nouveau lors d’une réunion de suivi.

Pendant ce temps, les collègues slovènes travaillent sur la prochaine édition complète des manuels UNIMARC A et B, qui sera disponible intégralement et gratuitement en ligne, et certains membres du PUC participent à des groupes de travail sur la création d’une ontologie pour l’UNIMARC/A (celle pour l’UNIMARC/B existe déjà), ou sur l’évolution de l’ISBD dans un contexte de catalogage par entités, conforme au modèle LRM.

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