Ce billet est le sixième d’une série proposée par l’Abes, destinée à accompagner les membres de ses réseaux dans la lecture du rapport « Les implications pratiques de la Transition bibliographique dans les bibliothèques ESR » du cabinet Pléiade Management & Consultancy.
Parmi les suites du rapport de Maurits Van Der Graaf, une discussion nationale a eu lieu le 18 octobre, dans le cadre du Comité stratégique bibliographique (CSB). Il s’agissait de tirer les conclusions de l’analyse présentée dans le rapport pour la trajectoire du programme national Transition bibliographique.
Établie en 2014 autour de la nécessité de développer RDA-FR en tant que code de catalogage national et de sensibiliser la communauté documentaire aux enjeux associés à la modélisation entités-relations, la feuille de route initiale du programme n’avait jamais connu d’actualisation. Dans les faits, depuis 2014, cette trajectoire nationale s’est fixée sur un double principe :
- le remplacement des normes de catalogage anciennes (AFNOR Z44-…) par le standard RDA-FR basé sur le modèle entités-relations international IFLA LRM
- l’adaptation du format d’échange de données national, d’UNIMARC vers UNIMARC entités-relations.
Le rapport de Maurits Van Der Graaf fait apparaître, en creux, certaines limites que pose cette trajectoire pour l’écosystème de l’ESR, très fortement dépendant des développements internationaux en ce qui concerne, d’une part, le marché des logiciels documentaires utilisés par les établissements (SGB, outils de découverte, etc.) et, d’autre part, les flux de données que l’Abes met à disposition des réseaux de catalogueurs pour faciliter la description des ressources dans le Sudoc.
Lors de la séance du CSB, la discussion a notamment permis d’intégrer à la trajectoire du programme Tb l’importante question de l’articulation entre standards internationaux et standards français. Il s’agissait également de replacer l’analyse au sujet des formats capables d’assumer la transformation des systèmes documentaires vers une modélisation entités-relations, dans le contexte de la diffusion des données, crucial en termes d’enjeux d’interopérabilité.
Peu importe en effet les formats de production (MARC ou non), l’essentiel est que les données produites par les agences bibliographiques puissent dialoguer entre elles, avec les systèmes locaux et avec les réservoirs de données internationaux. Le dénominateur commun sera le modèle IFLA LRM pour la mise à disposition de données entités-relations. En parallèle, les diffusions par les agences se poursuivront dans les formats MARC traditionnels aussi longtemps que nécessaire.
Au vu de la diversité des besoins des systèmes, les conversions et alignements entre formats de diffusion (UNIMARC traditionnel, UNIMARC entités-relations, ontologies diverses comme BIBFRAME ou RDA-FR…) seront donc cruciaux pour permettre la diffusion des données au niveau national et international. Diversité qui pourrait se résorber dans les années à venir… sans que l’on ne sache encore quand ni autour de quel ensemble de standards.
Il reste à décliner les principes affirmés dans le communiqué du CSB en programme de travail opérationnel pour les groupes de travail de la Transition bibliographique (formation, normalisation, systèmes & données). C’est ce à quoi vont travailler, dans les mois à venir, les institutions co-pilotes, l’Abes et la BnF, avec les pilotes de ces groupes de travail.
En savoir plus :
Consulter le communiqué du CSB : https://fil.abes.fr/2023/11/10/orientation-et-strategie-commune-sur-la-transition-bibliographique-conclusions-du-comite-strategique-bibliographique-exceptionnel-du-18-octobre-2023
Voir la présentation de l’Abes lors de la journée Systèmes & Données du 1er décembre 2023 : https://www.transition-bibliographique.fr/systemes-et-donnees/journees-professionnelles
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